Nuire aux lundis
J’ai envie
De jours noirs et de paradis
De survivre à des folies
De courir contre le vent
Dans les murmures bruyants
De la lueur en décombres
Et de jouer avec son ombre
J’ai envie
De regards qui divaguent
De fâcher les vagues
De taquiner les flaques
De créer des bourrasques
Au creux des souffles lancinants
Et des firmaments hésitants
J’ai envie
De taquiner la danse
Entre dits et silences
De plaisanter les pensées
Et de sonnets chantés
À en éclabousser les nappes
Et puis d’en rire sous cape
J’ai envie
De bleuter les nuits
Par des désirs transis
De m’enivrer de vermeil
Et de chasser le sommeil
Entre amours acharnées
Et fureurs endiablées
J’ai envie
De sourires qui brûlent
De mains sous les tulles
Et sur le béton piétiné
De jeter des rires enragés
Des baisers improbables
Et de vendre mon âme aux fables
J’ai envie
De désordres emmêlés
De sentiments échappés
De métamorphoses assassines
Et d’orages portés aux cimes
De poignards dans l’or
Et d’ailes en dehors
J’ai envie
De surprises et d’ivresse
D’effarantes allégresses
D’encanailler les pavés
À s’en fatiguer les traits
De rayons ardents
Et mon cœur en dedans.